Personnalité française de l’aide humanitaire, Véronique Colucci est l’ex-femme de Coluche. Véronique Colucci a été la femme de l’humoriste et comédien français Michel Colucci, plus connu sous le nom de Coluche, pendant 6 ans.
Après la mort du comédien, Véronique reprend les rênes des Restaurants du cœur, une association d’aide alimentaire destinée aux personnes démunies, créée par Coluche en 1985, et dont elle devient présidente d’honneur et administratrice. Véronique a été très engagée auprès de cette association jusqu’à son décès tragique. Voici l’essentiel à savoir sur la femme de Coluche.
Enfance, éducation et débuts de la femme de Coluche
Née sous le nom de Véronique Kantor le 27 septembre 1948 à Saint-Mandé, elle est la fille du Dr Stéphane Kantor, chirurgien, et d’Andrée Cathérine Cathelin Kantor. Ses premières années s’écoulent à Saint-Mandé, où l’envie de raconter le monde la gagne déjà. Après des études de psychologie à Censier, elle fait ses armes comme pigiste, signant des chroniques culturelles pour le Figaro et le journal Combat, alors en pleine effervescence.
Rencontre entre Véronique Colucci et Michel Colucci
Pour un reportage, Véronique pousse la porte du Café de la Gare, ancien atelier de moteurs métamorphosé en scène théâtrale dès 1969. C’est ce soir-là que le destin arrange la rencontre entre la journaliste et le futur Coluche. Tout en continuant ses sujets sociaux pour Combat, elle se frotte à l’univers bouillonnant de l’humoriste.
L’attrait est immédiat. L’un sur scène, l’autre dans la salle, puis bientôt tous deux engagés dans la même aventure. Peu à peu, Véronique abandonne sa carrière de journaliste : avec Coluche, elle lance un café-théâtre qui deviendra un repère pour les talents comiques de Paris.
Mariage de Véronique Colucci et Michel Colucci
Ils se marient le 16 octobre 1975. Deux enfants viennent élargir le cercle familial : Romain en 1972 et Marius en 1976. Même après leur séparation en 1981, le lien reste fort. Puis, le 19 juin 1986, tout bascule : Michel Colucci disparaît soudainement dans un accident de moto à Opio.
À la suite de ce drame, Véronique fait le choix de prolonger le geste solidaire de Coluche et dirige les Restaurants du cœur. Elle en devient le visage, garante d’une fidélité à l’esprit de partage inauguré par son ancien compagnon.
L’ensemble de la société salue sa détermination. Elle obtient la Légion d’honneur début 2018, soulignant ainsi un engagement total. Toujours présente, elle travaille sans relâche pour l’association, renouvelle les actions solidaires, et porte haut les valeurs de l’aide sociale. Cette reconnaissance lui est attribuée pour « l’engagement au bénéfice de l’intérêt général ».
Les batailles judiciaires de Véronique Colucci
Accompagnée de ses fils, elle affronte aussi une épreuve juridique longue de près de vingt ans. Une querelle les oppose à Paul Lederman, ex-imprésario de Coluche. Elle lui reproche de priver la famille des recettes audiovisuelles issues des sketchs du comédien.
En février 2017, la justice se prononce en leur faveur. Le producteur doit verser plus de 400 000 euros pour des droits non perçus. Cette victoire rétablit la mémoire du travail de Coluche, récompensant la ténacité de Véronique face à l’oubli et à l’injustice.
Décès de Véronique Colucci
Le 6 avril 2018, Véronique Colucci meurt à 69 ans, après une longue lutte contre la maladie. C’est durant la nuit, quelques semaines seulement après la remise de sa décoration, qu’elle s’en va, malade mais debout jusqu’au bout.
Sa disparition bouleverse ceux qui soutiennent les Restos du cœur et toutes les personnes croisées sur le parcours. Même affaiblie, elle aura porté jusqu’au bout la générosité, l’énergie, la solidarité.
Véronique Colucci, une femme engagée dans l’humanitaire
Tout au long de sa vie, Véronique Colucci cherche à agir là où les autres détournent le regard, par des actions directes au service des plus fragilisés. Dès 1985, elle participe à l’éclosion des Restos du cœur, destinée à distribuer repas et chaleur humaine. L’élan prend forme peu après un sketch humoristique de Coluche à la radio, et devient vite un rendez-vous solidaire national.
La disparition brutale de Coluche en 1986 ne fait que renforcer la flamme de Véronique. Elle pilote activement le développement de l’organisation, permettant de nouveaux centres d’accueil, la mise en place de programmes touchant au logement ou à l’emploi pour celles et ceux laissés sur le bord du chemin.
Son énergie ne se limite pas à l’aide alimentaire. Elle initie des projets collectifs variés : restaurants collaboratifs, jardins partagés, lieux où l’entraide ne s’arrête pas à la distribution de nourriture. À ses yeux, combattre la précarité va de pair avec le maintien d’un lien social, d’une dignité échangée et partagée.
Derrière la militante se cache aussi une passionnée d’arts plastiques. À travers la galerie « La Fabrique », devenue un petit refuge pour artistes émergents de France et de Belgique, elle soutient les créateurs avec la même implication que dans ses combats humanitaires.
Fidèle à ses idéaux, inépuisable, elle laisse derrière elle des milliers d’anonymes inspirés par sa générosité. Son départ prématuré n’efface rien : l’impact reste, encore palpable aujourd’hui dans le tissu associatif français.
Le soutien de Véronique Colucci à l’œuvre des Restos du Cœur
En 1985, lorsque Coluche imagine les Restos du Cœur, il songe avant tout à offrir des repas et une oreille bienveillante à ceux qui n’attendent plus grand-chose. En quelques semaines à peine, l’idée fait le tour du pays ; les centres foisonnent, animés par la ferveur de bénévoles de plus en plus nombreux.
À la mort de Coluche, Véronique ne s’efface pas. Elle sait ce que veulent dire précarité et engagement. Sa détermination ne faiblira plus.
Sous son impulsion, le mouvement décolle. Les Restos du Cœur deviennent une institution. Les bénévoles affluent, les actions s’étendent bien au-delà de l’alimentaire : accueil, accompagnement, hébergement s’organisent pour répondre à des situations inédites. L’association s’érige en colonne vertébrale de la solidarité en France.
Elle ne cesse de chercher comment mieux agir : création de dispositifs pour soutenir les femmes en péril, ateliers pour aider à reprendre sa place dans la société, nouvelles manières d’accompagner ceux qui frappent à la porte de l’association.
Même les artistes sont sollicités. Johnny Hallyday compose une chanson pour les Restos du Cœur, montrant que le cercle de la solidarité peut aussi rassembler des figures de la culture. Et « La Fabrique », lieu qu’elle fait vivre à Paris, offre un terrain d’expression où art et entraide se rencontrent.
Lorsque Véronique Colucci s’en va en 2018, elle laisse bien plus qu’un souvenir : un souffle humanitaire, solide, structurant, dont on retrouve chaque jour les traces dans l’engagement collectif et la capacité à refuser la résignation. Qui peut affirmer que sa volonté de ne jamais quitter la route au bord de laquelle on tend la main n’a pas changé profondément la façon d’aider en France ?


